LE SUD
De Keflavik à Höfn
- Jour 1 à 3 -
Après quelques heures d’avion et trois heures de décalage horaire nous voilà à l’aéroport de Keflavik ! Nous avons attendu un bon moment avant que l’agence de location de voiture ne se manifeste (il était précisé sur notre réservation que quelqu’un viendrai nous accueillir) mais après avoir tourné dans l’aéroport et demandé à quelqu’un de téléphoner à notre place, nous avons réussi à avoir quelqu'un sur place ! Arrivé à City Car Rental dans une location de « chinois » qui semble être une affaire familiale, on nous informe que notre réservation a été mise de côté car nous sommes passées par un site avec lequel ils ne travaillaient plus… Donc nous avons eu le droit à la Toyota Yaris la plus pourrie de la location oui oui il faut le dire elle était pourrie… Plus de 200 000km au compteur, des bosses partout, un réservoir à essence et non diesel d’une capacité de max 50L…, peinture grise sur peinture bleue d'origine... La suite des évènements révèlera que nous avons failli perdre le bas de caisse… Enfin, heureuses d’être sur place d’avoir quatre roues pour rouler, nous sommes donc parties directement entamer notre périple tellement nous avions hâte de fouler le sol islandais !
Grindavik
Nous avons dû rouler seulement une dizaine de minutes avant d’apercevoir les sources d’eau chaude au milieu de la roche lunaire ! Nous avons filé droit vers les sources, garé la voiture et 10 minutes plus tard nous nous relaxions en plein air au milieu des sources ! Nous avons payé notre entrée au Blue Lagoon (ils ont malheureusement le monopole des sources, 40€ la journée complète dans notre cas 40 euros la soirée mais trois bonnes heures suffisent pour ressortir ressourcé et tout fripé). La silice contenue dans les sources donne une peau vraiment douce et celle-ci est utilisée dans les cosmétiques en particulier contre le vieillissement de la peau. Ils récupèrent la silice des sources d’eau chaude et la font sécher et cette même silice est utilisée dans les cosmétiques ou pour faire des masques de beauté à appliquer notamment sur la peau du visage, du cou et des épaules et cela donne un résultat de douceur incroyable ! En revanche, la silice donne une texture pâteuse aux cheveux et il faut bien deux bons shampooing pour parvenir à s’en débarrasser. Après avoir passé trois heures dans les sources, notre peau bien ramollie, nous en avons profité pour prendre une vraie douche avant un moment et nous sommes parties nous trouver un petit coin où dormir pas très loin. Nous avons dormi dans la voiture cette nuit-là car l’Islande est un pays très venteux et si vous ne tenez pas votre portière celle-ci peut s’arracher (dixit les loueurs, le guide et les catalogues de l’avion). De plus, les endroits où planter la tente sont assez rares car planter une tente dans un dessert de lave séchée est plutôt compliqué. Donc nous avons surtout passé 10 jours à dormir dans une Toyota Yaris 3 portes. Une expérience comme une autre qui vaut la peine d’être vécue !
Porlakshöfn – Selfoss – Hella – Seljalandsfoss – Skògarfoss – Dyrhòlaey
Route jusque Porlakshöfn histoire de faire des courses puis jusque Selfoss, Hella avant Seljalandsfoss. Ici les villes sont toutes petites, on pourrait croire à certains villages de chez nous et les maisons, toitures sont rouillées par l’air marin. Il n’y a pas ce côté petit village typique que nous avions en Norvège ou chaque petite ville, petit village avait ses maisons bien peintes et colorées. Ensuite direction Seljalandsfoss et Skògarfoss pour les premières chutes de ce voyage ! Chutes d’eau impressionnantes ! Et nous en aurons vues en Islande ! Ce pays est peuplé de chutes d’eau, à chaque fois la hauteur, la largeur varie et chaque chute est la plus "quelque chose" du pays !
Route direction Dyrhòlaey plages de sable noires, falaises ancrées dans la mer, un nombre incroyable de macareux au fond des grottes et dans la mer. Un paysage magnifique d’une beauté sans pareille totalement différent des plages de sable blanc que nous avions foulées en Norvège ! La pluie ne nous a pas arrêtées et nous sommes restées un bon moment sur ces plages, le temps gris donnant une ambiance mystérieuse à cette nature faisant ressortir le blanc de l’écume face à cette étendue de sable noir. Cette nuit-là nous nous sommes arrêtées avant Vik sur une sorte d’aire de repos au milieu du désert précisons d’après le guide désert hanté le Landmannalaugar avec pour seuls compagnons deux, trois moutons qui rodaient par là. Nous nous sommes fait à manger sous la pluie avant que celle-ci ne devienne trop importante, beaucoup de vent, beaucoup de pluie, nous n’avons même pas pris la peine d’essayer de monter la tente.
Vik – Kirkjubæjarklaustur – Canyon Fjardrargljufur – Skatafell – Jökulsàron
Ce matin-là le soleil était avec nous et nous avons roulé jusqu’au canyon Fjardrargljufur, un canyon impressionnant entre les roches noires et des herbes vertes presque fluorescentes. Nous avons emprunté une route de terre pour y arriver et nous avons bien cru ne pas y arriver avec tacot que nous avions loué ! Une fois sur place nous avons pu nous balader sur les hauteurs du canyon et admirer ce paysage grandiose, se sentir minuscule face à cette immensité. Après une petite pause, nous avons repris la route vers Skatafell point de départ du volcan dont on ne peut pas prononcer le nom et un des plus grands glaciers du pays Skeidaràrjökull, Öraefajökull et Breidamerkurjökull (Jökull pour glacier en Islandais). Nous avons commencé par faire une petite halte au bas d’un glacier pour y découvrir avec étonnement nos premiers icebergs ! Puis nous avons longé le long du glacier sur quelques mètres en prenant un peu de hauteur mais nous ne sommes pas allées beaucoup plus loin car nous n’avions pas de matériel adapté et nous avions déjà randonné sur glacier durant notre voyage en Norvège ! Avec le réchauffement climatique les glaciers reculent de plus en plus chaque année et dans ce coin du pays il n’est pas rare de trouver des endroits déserts correspondant aux anciennes étendues glacières…
Avant de reprendre la route vers Jökulsàron terre d’icebergs nous nous sommes trouvées un coin pour manger là où les nuages et la montagne se rencontrent et ou la végétation est d’un vert éclatant. Si vous avez la chance d’emprunter la route circulaire un jour sachez que la portion de route entre Skatafell et Jökulsàron est magnifique. La route longe la mer qui est parsemée d’icebergs et nous nous sommes d’abord arrêtées à Fjallsjökull ou nous avons pu les apercevoir pour la première fois. Une paix incroyable régnait en ce lieu, aucun mouvement sur l’eau, un reflet parfait des blocs de glace, une pureté incroyable, une beauté sans pareille, aucun son si ce n’est celui des oies sauvages et toujours ce contraste d’herbe vert pétante qui tranche avec ce paysage gris/blanc/bleu. Deux trois arrêts plus loin encore des icebergs, cette fois ci sur une petite plage de galets, toujours aussi surprenants, de nombreuses formes différentes, un iceberg à la dérive de temps en temps, et le craquement d’un iceberg qui vient parfois perturber ce long silence, un paysage éternellement changeant.
Pour la dernière étape de cette journée nous avons filé à Jökulsàron sur ces plages de sable noir ou des blocs entiers d’icebergs se jettent dans la mer et les vagues viennent les culbuter et finissent pas se retrouver sur la plage. Nous sommes restées un long moment chacune de notre côté puis ensembles à profiter de cette nature qui nous offrait un spectacle grandiose encore jamais vu. Le contraste glace, mer, plage de sable noir, les sternes arctiques qui braillait au-dessus de nos têtes (Emilie peut témoigner elle s’est faite attaquée) et ce bruit des vagues, la brume, le froid, un paysage rare qu’il faut savoir apprécier. Ce soir-là nous avons campé non loin de Höfn, nos icebergs encore dans la tête et nous avons réussi à planter la tente au milieu des moutons. L’herbe était verte, la montagne nous protégeait du vent mais nous avons quand même dormi avec nos huit couches de fringues que nous transportions depuis la Norvège car les nuits sont très très fraiches.
