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T H E    N O R T H    A D V E N T U R E

- Jours 7 à 12 -

Nous voilà sur le quai de la gare d’Abisko Turist, nos sacs sur le dos, les yeux émerveillés malgré la grisaille par toute la beauté du paysage. Une nature à perte de vue et pour seuls signes de civilisation (hormis la gare) quelques panneaux indiquant des chemins de randonnée. Nous distinguions montagnes, forêts et lacs ! Ne sachant pas du tout où aller nous avons suivi les quelques personnes descendant du train pour quelques minutes de marche et nous nous sommes retrouvées devant le centre d’Abisko Turist Station. Il y avait deux gares à Abisko, une pour le village et une seconde à Abisko Turist Station qui sert de station de ski en hiver et où nous nous sommes arrêtées. Malgré l’environnement perdu d’Abisko Turistation vous pouvez tout y faire : y manger (mais ne le faites pas c'esy vraiment cher), y dormir (dortoirs, chambres), faire vos courses (il vaut mieux allez au village, la superette est beaucoup moins chère) et réserver une nuit au camping (vous êtes obligé de payer vos nuits car Abisko se situe dans un parc national, le camping sauvage y est donc interdit). Nous avons donc commencé par nous renseigner à la station, payer notre camping et nous sommes allées monter la tente. Le site de camping est situé à environ cinq minutes de marche de la station et est perdu au milieu de la forêt ou l’on a une vue magnifique sur le lac et les montagnes au loin. En revanche les forêts ne sont vraiment pas en bon état, la plupart des arbres ont perdu la moitié de leurs feuilles. Notre guide de randonnée en Norvège nous expliquera par la suite que les milliers de chenilles vertes qui recouvrent le sol en sont la cause, elles se multiplient si vite qu’il y a 3 ans il n’y en avait quasiment pas et que d’ici 4 ans, si leur reproduction continue ainsi, tous les arbres sans exception seront dépourvus de feuilles. Cela donnait déjà un aspect glauque à la forêt, et si nous revenons dans quelques années nous aurons surment l’impression de camper au milieu d’un bois mort. Ces chenilles sont de même coriaces, elles sont capables de tisser des fils, de nager et on dirait qu’elles ont deux têtes ! C’est pourquoi dans un élan de bonne conscience et uniquement dans le but de préserver la flore et la beauté du parc national, nous avons pris l’habitude tous les matins lorsque nous faisions chauffer l’eau pour le thé, d’ébouillanter les quelques chenilles qui se trouvaient sur notre passage. Après avoir monté la tente et mangé un vrai repas chaud - car oui nous avons trouvé du gaz adapté au réchaud à la boutique d’Abisko - sur un banc de fortune offrant une vue magnifique sur le lac et les montagnes, nous avons pu aller faire un tour pour repérer les environs. Nous sommes parties sans aucun autre but que de flâner et découvrir les environs et nous sommes tombées nez à nez avec le canyon Abiskojakka. C’était grandiose ! Un paysage à couper le souffle ! L’eau qui provient de la fonte des glaciers est si pure, si cristalline, que l'on y distingue le moindre détail au fond du canyon (nous nous y sommes d’ailleurs désaltérées). Après avoir rejoint l’embouchure du fleuve qui nous a offert un paysage des plus splendides, nous nous sommes posées au bord du canyon pour écouter le bruit de l’eau contre les rochers afin de profiter de cette nature si merveilleuse et si puissante.

C’est en rentrant au campement que le soleil commençait enfin à percer les nuages et que nous avons pu admirer pour la 1ère fois un vrai soleil de minuit car là-haut dans les montagnes, le soleil ne se contente pas d’être encore haut à minuit, il ne se couche jamais ! Il n’y a pas une once de nuit pendant presque deux mois. C’était un phénomène incroyable, en l’espace de vingt minutes le soleil avait à peine commencé à descendre derrière les montagnes qu’il est remonté quasiment instantanément pour nous éblouir de nouveau. C’est un paradis pour les amateurs de photographie car pendant toute la soirée et une bonne partie de la nuit, le « Midnight Sun » offre une luminosité sans égal ! Malheureusement nous n’avions pas de matériel digne de ce nom, et nous comptons bien y remédier pour nos prochains voyages car la frustration était grande. Après avoir passé la journée à ne rien faire d’autre que profiter de l’absence quasi-totale de civilisation, nous étions sur un petit nuage, tellement heureuses de se voir offrir ce spectacle si rare et si beau.

 Nous ne sommes pas superstitieuses mais cette journée fut vraiment une mauvaise journée. La veille en arrivant dans le nord, nous pensions faire un trek guidé de 3 jours, histoire de découvrir les environs et de rencontrer d’autres baroudeurs. Après s’être renseignées nous avons appris qu’il n’y avait que des randonnées à la journée : « one day trip » et on nous a conseillé un rando sur les sentiers de Paddus (située à l’est du parc naturel d’Abisko). Nous sommes donc parties pour la journée sous un temps gris, East pack sur le dos avec de quoi pique-niquer, et sans carte… Le sentier était assez bien indiqué mais les ¾ du chemin passaient dans des zones marécageuses. Avec les arbres sans feuilles, le temps grisâtre, et les marécages, nous avions l’impression de nous trouver dans une forêt tout droit sortie d’un Walt Disney. Nous avons pu observer un ancien camp de Same abandonné (peuple autochtone vivant au-dessus du cercle polaire) et après environ deux heures de marche, nous sommes tombées sur un lac où nous y avons fait une pause pour admirer le paysage. C’est à ce moment-là que nous avons très distinctement entendu des hurlements de loup, venant de la direction ou nous allions. Le nombre et l’intensité des hurlements nous ont paralysées pendant 5 secondes, où nous nous sommes regardées sans rien dire, sans savoir quoi faire. Puis en scrutant les bois la peur d’y distinguer un loup nous empara, nous avons fait demi-tour en un rien de temps et nous avons dévalé le sentier aussi vite que l’adrénaline nous le permettait. En 40min à peine nous avions descendu ce qu’il nous avait fallu monter en 2h. Une fois arrivée au départ du sentier, notre cœur a repris un rythme à peu près normal, nous étions soulagées, mais nous commencions à penser : si ça se trouve il y avait près du sentier un élevage de chiens de traineaux et les cris que nous avons entendu provenait de chiens et non de loups…. Afin de se rassurer et surtout de savoir si nous avions eu peur pour rien, nous nous sommes renseignées à l’accueil de la station où on nous a affirmé qu’il n’y avait pas d’élevage de chiens de traîneaux dans les environs et que nous avions une chance sur cent de croiser des loups ici. Nous ne saurons donc jamais… (Même si nous nous doutons que la fille de l’accueil nous a dit ça plus pour nous rassurer). Le guide que nous rencontrerons plus tard nous a quand même informées que le nord de la Suède était peuplé de loups, d’ours et de lynx… pas très rassurant ! Pour notre défense, il régnait dans cette foret une ambiance plus que sombre et nous n’avions croisé personne sur ce sentier, il se peut que nous ayons été influencées et poussées à croire au pire... Il était temps maintenant de nous remettre de nos émotions en allant manger notre pique-nique près du canyon, mais à peine avions nous fini de préparer notre repas, qu’il s’est mis à pleuvoir… nous avons patienté en se disant que c’était une averse mais la pluie tombait de plus en plus fort. Nous avons fini dans la station d’Abisko à manger des daims et boire du thé, puis dans la tente à jouer aux cartes. La tente a d’ailleurs faillit prendre l’eau, nous l’avons donc entourée de pierres devant lesquels nous avons creusé un petit caniveau dans le sens de la pente pour que l’eau s’écoule.  Le réchaud, lui, a eu moins de chance, il a pris totalement l’eau et nous n’avions donc d’autre choix que de se contenter de muesli comme repas du soir (pour la seconde fois…). Pour couronner le tout, dans le but de faire sécher notre réchaud, nous l’avons laissé dans la cuisine commune du camping pour la soirée et voulant le récupérer avant de se coucher il avait disparu… Happy vendredi 13.

Norway

Après les mésaventures de la veille nous avons décidé de faire une randonnée guidée en Norvège. La Norvège est située à 30 minutes de route d’Abisko, cela aurait donc été dommage de ne pas y faire un tour, et nous ne voulions pas regretter après coup. Réveil matin 8h avec une pluie qui n’a pas cessé de tomber une seule seconde. La pluie fut le premier problème de cette journée car nous n’étions absolument pas équipées pour ces conditions… Nous sommes donc parties en jogging, polaire, coupe vent et chaussures de rando pas très étanches, avec comme seule protection pour notre Eastpak, un sac plastique de la boutique dans lequel on a fait deux trous pour y passer les bretelles. (Le pire c’est que nous étions persuadées d’avoir une housse dans une poche d’un de nos sacs de voyage, nous l’avons cherché en vain ce matin-là pour se rendre compte à l’aéroport au retour que celle-ci était située dans une toute petite poche dans le dos du sac. Nous avons de même cherché des parkas de protection contre la pluie à la boutique, mais à 80€ on préfère se rendre malade). Nous avions un look des plus mythiques, la capuche qui englobe la moitié du visage avec l’élastique resserré au max, qui ne laisse apercevoir que le nez, la bouche et les yeux… (vous n’aurez pas la possibilité de voir ces photos très compromettantes), ces 5cm carré de peau libre sont d’ailleurs la cible des moustiques car le répulsif que nous avons mis quelque temps auparavant nous dégouline sur le visage dilué dans les gouttes de pluie, les chaussures qui font flip-flop avant la fin de la matinée, et le jogging qui commence à mousser avec le reste de lessive qu’il contient tellement il est imbibé d’eau. Et bien sûr le guide et les deux personnes qui nous accompagnent sont eux super bien équipés... Non non, nous ne faisons pas du tout tâches… Mise à part la pauvreté de notre équipement et la pluie incessante, la rando était magnifique ! Nous sommes parties d’Abisko en car pour arriver 30min plus tard de l’autre côté de la frontière où nous avons commencé à marcher le long du chemin de minerai de Rombaskbotn. C’était plutôt intéressant d’avoir un guide car nous avons pu apprendre pas mal de choses sur la route de minerai qui relie Narvik à Kiruna, sa construction, les conditions de travail des ouvriers en hiver, l’occupation pendant la guerre... C’était de même intéressant de discuter avec les deux autres personnes du groupe, l’une venait de Singapour, elle était en stage pour devenir guide de randonnée, l’autre étais Scandinave et ne parlais malheureusement pas très bien l’anglais. Le paysage était incroyable malgré la pluie, nous avons beaucoup marché, surtout bien grimpé et d’en haut nous surplombions l’immensité des montagnes, la vue était superbe. La montagne qui se situait sur un minerai de fer était noire, et la végétation, nourrie par la pluie qui n’avait cessé de tomber depuis la veille était d’un vert presque irréaliste. Nous étions tantôt dans les nuages, tantôt au-dessus, et nous pouvions voir ces imposantes masses grises se déplacer lentement, laissant place au vide et nous laissant apercevoir les torrents gorgés d’une eau agitée et écumeuse qui dévalait les pentes à toute allure en direction du fjord. C’était comme si la montagne exprimait sa colère, et témoignait de sa force et de sa puissance. C’est assez difficile de vous décrire la beauté de ce paysage mais vraiment impressionnant. En continuant notre route à travers la montagne, nous sommes enfin arrivés au Fjord de Rombaskbotn où un bateau devait venir nous chercher pour nous déposer à Narvik (Port Norvégien) où nous devions prendre un car pour Abisko. Après une bonne demi-heure d’attente le bateau n’arrivait toujours pas – un accident en mer l’avait obligé à aller secourir les passagers avant de venir nous chercher – et le temps ne s’était pas arrangé, nous étions statiques et commencions à geler. Surtout nous deux, avec nos pantalons trempés et nos coupe vents humides qui avaient laissé l’eau mouiller nos vêtements en dessous. Nous commencions à ne plus sentier nos doigts, à tel point qu’il en devenait difficile de refaire un lacet défait. Voyant bien que nous étions en piteux état, le guide nous a conduits quelques mètres plus loin où nous nous sommes réfugiés sous un grand tipi orange servant d’abri aux randonneurs. Le tipi était déjà occupé par un groupe de Norvégiens accompagnés de leurs VTT, chiens et de peau de rennes. Ils nous ont laissé nous installer et une fois les présentations faites, ils nous ont offert du café bien chaud et une barre de céréales pour nous remettre d’aplomb. L’un d’eux a même essayé d’engager la discussion en français, ils étaient bien sympathiques. Pendant l’heure que nous avons passé assises sur les peaux de bêtes à essayer de nous réchauffer, nous rêvions du bateau qui se faisait attendre... Le bateau arrivait enfin et au fur et à mesure qu’il s’approchait, la déception grandissait. Une Barque ! Une barque pneumatique à découvert ! Enfin, pas le temps de faire la fine bouche, nous avons sauté dans le bateau où nous étions obligées de nous tenir debout, calées contre des appuis fesses, l’une derrière l’autre, bien serrées tellement nous avions peur de tomber. Malgré toute la difficulté de la randonnée sous la pluie incessante, je pense que le plus dur était en train de se produire, la pluie qui tombait déjà bien assez fort se mit à nous fouetter le visage lorsque le bateau accéléra et le vent, accentué avec la vitesse, nous glaça les mains et le visage déjà trempés.  Nous ne savions même plus si c’était la pluie ou les éclaboussures de la mer qui nous trempaient à ce moment-là car nous fermions les yeux et priions pour arriver le plus vite possible. Le sauveteur en mer qui nous ramenait sur Narvik a quand même décidé de nous faire une petite visite du Fjord, nous sommes passés à côté d’une épave rouillée qui s’avéra être un vestige de la seconde guerre mondiale. Malgré les conditions le Fjord était magnifique et le voir depuis une barque au milieu de la mer n’avait pas de prix. Nous sommes sorties vivantes de cette aventure qui reste quand même un très bon souvenir. Si nous pouvions choisir, nous le referions volontiers, un peu mieux équipées certes, mais ça nous aura servi de leçon.  En arrivant à Narvik nous nous sommes changées dans les toilettes de la gare en s’essuyant les jambes avec du PQ, et en faisant sécher ce qu’on pouvait sous les sèches mains. Une fois arrivées à Abisko ce fut douche, repas chaud et thé pour ne pas attraper une pneumonie, puis nous nous sommes callées dans les fauteuils bien confortables de la station au coin du feu avec Beach House dans les oreilles à faire sécher nos chaussures (soit dit en passant, si il vous arrive de devoir faire sécher vos chaussures imbibées d’eau, nous vous conseillons de les fourrer de papier journal pendant la nuit et si vous en avez la possibilité, de les poser près d’un feu). Ce moment semble peut être banal mais tout était parfaitement accordé et c’est ce qu’il nous fallait pour finir cette journée. Un feu et Beach House.

Kungsleden

Kungsleden, King’s Trail ou encore la Voie Royale en français est un sentier de randonnée qui traverse une grande partie du nord de la Suède. Il fait 425 km de long et relie 3 grands parcs nationaux en partant du parc d'Abisko. D'après les brochures, tout le long du sentier vous êtes censés admirer les « huit faces du paradis », le canyon qui traverse le parc d’Abisko en fait partie. Nous sommes donc parties faire un trek de deux jours sur la Voie Royale du parc d’Abisko. C’est assez sûr, du moins plus que la randonnée sur Paddus que nous avons tenté deux jours auparavant. Ici on risquait moins de se faire attaquer par un ours, nous avons croisé beaucoup de monde, à la fois des randonneurs du dimanche comme des randonneurs expérimentés avec du matériel pour parcourir le sentier jusqu’au bout. Les gens vous disent bonjour sont heureux d’être là, tout comme nous. Et même s’il y a du passage, on est très souvent seules à randonner, ce qui est parfait et offre une impression de Lost in the wild. C’était vraiment bien à faire, du moins pas la première journée car c’était vraiment marécageux suite à la pluie qui était tombée les jours passés et beaucoup d’endroits étaient inondés donc avec le sac et la tente traverser les mini courants d’eau entre les arbres ou les planches boueuses ne fut pas de tout repos. Après être sorties du sentier en enjambant les ruisseaux afin de se frayer un passage adéquat pour éviter de mouiller nos chaussures, nous nous sommes retrouvées face à un pont (où plutôt deux planches de bois) enfouit sous 40 à 50cm d’eau et pas d’alternatives, pour continuer nous devions le franchir (voir photos sur la droite). Le fond du problème : le sentier longeait le torrent principal animé d’un courant impressionnant, par conséquence notre pont englouti se trouvait lui aussi à 2 mètres à peine du torrent, de plus, nous ne pouvions pas évaluer la qualité du bois qui devait être sous l’eau depuis un bout de temps, était-il résistant ? Par peur de se faire emporter par le courant nous n'osions pas traverser, nous n’avions rien pour nous tenir, aucun bâton, aucune branche à laquelle s’accrocher. Nous hésitions à faire demi-tour, mais nous n’avions pas fait tout ce trajet pour rien, nous ne savions pas quoi faire…Puis un groupe d’Allemands suréquipés est arrivé en force, ni une ni deux ils ont enlevés leur chaussures comme si l’obstacle n’en était pas un et ils se sont mis à traverser sans broncher. Apparemment ils étaient venus la veille et l’eau leur arrivant à la taille ils avaient dû faire demi-tour. C’était notre chance, nous étions en partie rassurées du fait qu’ils étaient tous rassurés et bien équipés et que si quelque chose nous arrivait, nous ne serions pas seules.

Avant la traversée

Le lendemain

Nos pieds et mollets nus pendant en tout et pour tout 2 minutes ont été la proie des moustiques voraces qui nous tournaient autour. Après l’étape du pont, le reste du parcours nous paru beaucoup plus facile, même si en fin de journée nous nous demandions comment nos jambes pouvaient encore nous porter. C’est avec joie et soulagement que nous avons aperçu au loin le 1er refuge de la voie Royale : Abiskojaure. Nous avons rassemblé toutes nos forces restantes et avons fini la route par la traversée d’un pont à suspensions avant de pouvoir poser les sacs et s’installer pour la nuit. Nous avons balancé la tente, mangé, fait cuire des pâtes dans l’eau du torrent (infestée de têtards avant qu’on la filtre) et - emmitouflées jusqu’au coup car il faisait quand même froid - nous sommes allées nous poser sur des rochers au bord du torrent pour admirer le ciel toujours éclairé par le soleil de minuit. Cette nuit-là, nous avons dormi avec leggins + jogging et sweat + polaire dans notre sleepin’ bed et nous avons quand même eu froid. Réveillées le lendemain par un hélicoptère qui s’est posé à 10m de notre tente, il nous a fallu 5 bonnes minutes pour réaliser que tout allait bien, puis nous avons repris la route en sens inverse pour rejoindre Abisko. Sur la route du retour l’eau s’était écoulée, il y avait beaucoup moins de zones marécageuses et c’était plus agréable à faire, même le pont de la veille était 20cm au-dessus de l’eau ! Avec quelques éclaircies, nous avons vraiment pu profiter de cette randonnée dans les grandes étendues du nord de la Suède.

Retour sur Abisko

Nous avons choisi de passer le dernier jour de notre périple du nord de la Suède  At the top of the world  en haut de la montagne que l’on pouvait apercevoir depuis notre camping et devant laquelle nous mangions tous les jours. Nous aurions pu marcher pour atteindre le sommet mais avec les 50km des 3 jours précédents que nous avions dans les pattes, nos jambes nous ont prié de prendre les remontés mécaniques. La vue était incroyablement belle de là haut, en allant d’un bout à l’autre de la montagne nous pouvions surplomber le lac sur la droite, la station touristique d’Abisko en face, le village d’Abisko plus loin et la piste de Kunsgleden empruntée la veille. Nous n’étions pas les seules au sommet mais presque, seuls 2 ou 3 groupes étaient montés ce jour-là, si bien qu’on pouvait encore une fois se sentir seul au monde, à contempler cette nature incroyable et majestueuse. Nous ne voulions plus redescendre, mais il ne faisait pas très chaud à cette altitude, nous nous sommes donc accordées un chocolat chaud avant de reprendre les télésièges pour rejoindre notre camping pour la dernière nuit dans les montagnes du grand Nord. En arrivant au camping nous avons été surprises de voir une tente Quechua montée à 2 mètres à peine de la nôtre (étant donné la dimension du terrain il était un peu exagéré de se mettre aussi prêt). Nos voisines étaient des suisses avec qui nous avons discuté en début de soirée et qui ont eu la décence de nous réveiller à 3 heures du matin en rentrant de leur randonnée (étant donné que le soleil ne se couche jamais, il n’était pas rare que des randonneurs s’aventurent au sommet en pleine « nuit »). Le lendemain matin annonçait la fin de notre séjour ici, nous en gardons un très bon souvenir, c’était l’aventure totale, la vie dans la nature, toutes les ressources dont nous avions besoin. Nous espérons y revenir un jour, et surtout en hiver pour y voir la différence. Même si nous nous doutons qu’à part le froid glacial et l’épaisse couche de neige qui s’installent, ce doit être, d’une façon différente, tout aussi paisible et magnifique.

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