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S T O C K H O L M  &   L ' A R C H I P E L

- Jours 1 à 4 -

Nous sommes donc parties de Nantes, pour passer par Paris, puis par Munich, et enfin arriver à Stockholm. Partir procure une sensation assez intense, se dire que l’on est quelque part le matin et que l’on se retrouve le soir dans un endroit totalement différent, à des milliers de kilomètres est une chose fantastique. Cela l'est un peu moins quand le trajet s’éternise à travers escales, attente, mal des transports…. C’est encore pire lorsque votre premier avion prend une heure trente de retard, que vous n’avez plus que cinq minutes pour attraper votre correspondance et que vous êtes obligé d’entamer une course folle dans l’aéroport de Munich. Course folle qui n’a servi à rien car l’aéroport de Munich était sous l’emprise d’un bug informatique et tous les avions furent bloqués au sol pendant encore une bonne heure. Nous n’avons finalement raté aucun vol et nous sommes arrivées à Stockholm saines et sauves. Une fois les sacs récupérés nous avons pu partir à la recherche de notre Red Boat Hostel. Un vrai plaisir pour le dos. Ce qu’il y a de bien aussi quand vous marchez avec un sac à dos presque aussi grand que vous, c’est que les gens n’ont pas du tout tendance à vous regarder comme si vous étiez fous. (Au passage avoir un sac de campeur permet de repérer les autres campeurs comme vous en vadrouille. Cela peut servir !). Il faut se rendre à l’évidence, après une bonne vingtaine de minutes de marche, nous étions un peu perdues. Un premier arrêt près d’une étendue d’eau nous a permis de demander notre route (aucun résultat concluant) et là face à nous, sur l’autre rive se tenaient plusieurs bateaux alignés, l’un d’eux était rouge ! Un léger doute quand même, car ce n’est surement pas le seul bateau rouge amarré à Stockholm et à pied avec nos sacs, cela faisait un petit bout. Nous avons quand même repris les sacs et tenté le coup. Après une bonne demie heure de marche nous étions soulagées d’arriver au bon endroit, bien épuisées et bien transpirantes (Oui c'est comme ça il faut bien le dire mais ça fait partie des aléas de la vie de baroudeur). La fatigue fut vite oubliée car après une brève installation dans notre chambre pour la nuit, nous sommes parties le dos léger, arpenter les rues de Stockholm. Entre 21h et 23h le soleil couchant dégage une luminosité incroyable sur la ville, il peint sur le ciel un dégradé de jaune, d’orange et de rose, à en croire que la nuit ne tombera jamais. Même vers 23h la luminosité est tellement différente de ce que l'on peut connaitre en France que cela en devient perturbant. Leurs façades colorées reflètent tellement bien la lumière, que l'environnement tout entier devient parfait.

Les rayons du soleil nous réveillèrent vers 3h45 cette nuit-là. Cela est vraiment étrange quand nous n’y sommes pas habitué, mais à Stockholm en été, les nuits sont très courtes. Bien évidement nous ne nous sommes pas levées à 3h mais à 9h pour commencer par réserver une deuxième nuit dans notre Red Boat histoire de profiter un peu plus de Stockholm. Puis la journée fut ponctuée de balades dans les rues de Gamla Stan (la vieille ville), dans le port de la ville et d’une promenade accompagnée d’une sieste dans un parc sur une presque île sous un magnifique soleil. Parfait sans les sacs à dos ! La pause déjeuner fut composée des salades les moins chères d’un mini « supermarket » de la gare. On commençait alors à se rendre compte que la vie était bien plus chère que chez nous. Après un passage obligatoire dans un supermarché afin de faire quelques provisions pour nos futurs repas en camping nous avons passé la soirée à Soderlaman, quartier populaire ou nous avons mangé entourées de locaux dans une brasserie plutôt branchée. Nous étions ici loin des touristes, et nous avons pu observer plusieurs aspects des coutumes et du mode de vie des suédois. C’est d’ailleurs intéressant de voir comment les suédois peuvent se dire bonjour (ils ne se font pas la bise, une accolade amicale leur suffit). D'ailleurs à ce propos nous ferons deux remarques. Premièrement, on ne nous a pas menti, les suédoises sont vraiment très belles, très blondes, très maigres et très grandes, qu'on pourrait presque en faire un complexe. Par contre, elles portent quasiment toutes des baskets de sport type jogging avec des robes ou jupes, soit c'est la mode, soit c'est une question de confort, qui sait. On ne pourra malheureusement pas en dire autant des suédois, mais ils font moins partie du mythe. Et, deuxièmement vous ne pouvez pas consommer d'alcool en Suède ou du moins vous pouvez mais cela vous coûte un bras. A 7€ le verre de vin, et quasiment 6€ les 25 cl de bière, on se restreint plus facilement...

Au réveil, nous avons remarqué qu’un brouillard épais s’etait installé dans la nuit. Nous nous sommes préparées en espérant qu’il finisse par se lever. A 10h30 la chambre était vide, nous avions rendu les clés et nous étions de nouveau chargées de nos sacs. Le programme de la journée était de prendre le ferry en direction de l’archipel pour deux jours et profiter du côté nature, car nous n'avions plus qu'une envie : déplier la tente, et faire notre cuisine au réchaud. Nous devions donc faire arrêt au « Intersport » du centre-ville pour y acheter du gaz avant de continuer notre route. Pour s’y rendre nous avons opté pour le moyen de transport le plus direct, le plus rapide et aussi le moins cher: le métro. Entre correspondance de métro et sprint dans les sous-sols de la ville, le trajet c’est avéré plutôt endurant car nous étions pressées, nous ne voulions pas rater le départ du bateau pour notre escapade dans l’archipel. Chose faite, nous voilà sur le port, prêtes à embarquer pour Vaxholm. Contrairement à la veille le beau temps n’était pas au rendez-vous, mais nous tenions à faire la traversée sur le pont du bateau afin de profiter du décor dépaysant de l’archipel. Par ce temps nuageux et brumeux, il y régnait une atmosphère étrange qui rendait le paysage à la fois morose et mystique. Une fois arrivées sur Vaxholm, une petite île très charmante et traditionnelle, peuplée de belles maisons rouges en bois et de gens très accueillants (les suédois sont très très accueillants, le nombre de fois où ils peuvent vous dire bonjour dans une journée est impressionnant). Nous nous sommes donc promené chargées de nos sacs sur les petits sentiers entre maison colorées et jardin d’une verdure incomparable. On se croyait presque dans La Comté de Tolkien. Nos estomacs commençaient à réclamer mais impossible de s’arrêter préparer à manger sur le bord d’un sentier tellement il y avait de moustiques ! Nous avons donc échoué dans une petite cantine au bord de l’eau, plutôt kitsch du type «Old cooking» avec quelques spécialités. Nous y avons très bien mangé. Nos ventres repus, nous avons repris un ferry directions Möja, une des plus grandes îles et surtout des plus éloignée du continent. C’est sur cette île qu’a commencé un grand moment de notre voyage. Sur recommandation de l’hôtesse d’accueil de Waxholmsbolaget (la compagnie de Ferry) à qui nous avions demandé de nous indiquer le coin le plus nature et le moins touristique, nous voilà débarquées au nord de l’île. Jusque-là tout allait bien, nous sommes accueillies par des petites maisonnettes en bois rouges perdues au milieu d’une verdure éblouissante et toujours sous le brouillard subsistant.  L’atmosphère que dégageait cette île sous ce brouillard épais, nous a transporté à tel point que nous avions l’impression de nous trouver à l’autre bout du monde, perdue en pleine nature où seuls les moustiques nous tenaient compagnie. Trois personnes seulement sont descendues sur cette île en même temps que nous (des suédois !), on en a donc profité pour leur demander notre chemin afin de trouver un endroit où camper. D’après eux, nous avions le choix entre un « Guest Home » (camping improvisé chez des gens) et le lac environ 500m plus loin. Ils nous ont précisé aussi : « If you go to the lake, you could take a bath on the morning » plutôt cool non? Allez en route pour le lac! Nos sacs étaient bien lourds mais nous étions motivées. Après environ 15min de marche nous nous sommes retrouvées à un endroit qui semblait être le fameux « Guest Home » où la vieille femme qui tenait les lieux nous indiquait la direction du lac : « A 200m par le petit chemin à droite, mais attention aux moustiques, aux tiques et aux sangsues qui peuplent les alentours du lac ». A ce moment nous nous sommes regardées sans rien nous dire nous savions que l’une comme l’autre nous avions changé d’avis. Bon, le « Guest home » c’était 8€ la nuit par personne pour emplacement de toile de tente, toilettes, douche et cuisine…. Mais nous on est venues ici pour apprécier le mode « Roots » du camping sauvage à l’arrache ! Et puis pourquoi une cuisine ? De toute façon nous avons notre réchaud ! Nous ce qu’on voulait c’était un endroit ou camper « for free ». Malheureusement, d’après deux suédoises - qui buvaient tranquillement leur verre de vin après avoir planté leur tente - vu la quantité de propriétés privées, il y avait très peu d’endroit adapté au camping sauvage. La seule solution était d’après elles d’entamer 45min de marche pour rejoindre un terrain faisant office de camping dans le sud de l’île. Si seulement nous étions descendues au port suivant nous aurions débarqué directement au sud de l’île. Enfin! Nous nous motivons, on va les faire ces 45min de marche, cela va nous entrainer pour la marche que l’on prévoit de faire en Laponie. La marche aurait pu être sympathique sous le soleil, mais elle s’avéra vraiment éprouvante. Les 45 minutes se transformèrent finalement en 1h de marche, parsemée de pauses : « J’enfile un legging car il y un peu trop de moustiques qui nous tiennent compagnie » ou « Je suis HS, il faut que je pose mon sac ! ». Il s’est avéré que nos compagnons les moustiques étaient des moustiques de combat qui sucait le sang même à travers les habits et les vaporisations de répulsif ! Après avoir demandé maintes fois notre chemin au peu de gens présents sur l’île - cette île n'étant absolument pas touristique avec une petite route caillouteuse pour seule route principale - et après avoir dû revenir sur nos pas car nous étions allé trop loin, nous avons finalement trouvé la petite clairière idéale pour y planter notre tente ! Ouf ! Il y avait même une  table de camping en bois sur laquelle nous nous sommes posées pour préparer à manger après avoir monté la tente et pulvérisé tous les moustiques environnants. C’est à ce moment-là que ça se gâte ! Une première tentative pour fixer la bouteille de gaz au réchaud se trouve veine, tout comme la deuxième et la troisième. On se rend à l’évidence : la bouteille et gaz et le réchaud sont incompatibles ! Notre réchaud se clipse et les leurs se vissent... Super ! En plus de ce brouillard toujours présent, on ne pouvait pas manger de repas chaud et revigorant pour satisfaire nos estomacs. Ce soir-là nous nous sommes contenté d’un peu de muesli, recroquevillées sous notre tente 2 places un peu juste pour y rentrer nos deux sacs et avoir la place d’y dormir. La peur nous figea lorsqu’un râle rauque et indéfinissable se fit entendre à deux pas de la tente. Nous étions seules dans la clairière entourée de forêt sur une île dépeuplée de quasi tous ses habitants. Il y vivait sans aucun doute une faune assez développée, après tout nous avions demandé : « l’endroit le plus nature et le moins touristique »…. Nous avons patienté sans faire de bruit pendant que le chien-crapaud-sanglier mutant traçait sa route et nous nous sommes couchées. C’était indéniablement la meilleure chose à faire, il ferait jour demain et on pourrait mettre cette soirée derrière nous.

Vaxholm

Mojä

Le 1er bateau au départ de Berg (port du sud de Möja) était prévu à 6h45. Nous avions bien l’intention de prendre le 1er départ pour oublier bien vite la soirée de la veille mais l’appel du lit se fit si fort que lorsque le réveille sonna à 5h30 nous l’avons ignoré pour se rendormir paisiblement. Paisiblement mais pas confortablement car nous étions bien serrées dans notre petite tente avec nos deux gros sacs. Réveillées pour la 2nd fois à 8h par une chaleur étouffante dans la tente, nous sommes sorties bien vite pour constater avec surprise et joie que le brouillard de la veille avait laissé place à un temps magnifique !  Petit dej’ sous le soleil tapant et pliage de tente : Check !  Nous voilà sur le port de Berg à attendre le prochain ferry de 12h20.  La vue du port est splendide ! L’eau calme reflète le ciel d’un bleu à couper le souffle. On distingue au loin quelques îles parmi les 30 000 qui forment l’archipel sur lesquelles trônent des milliers de petites maisons en bois rouge. C'était l’endroit idéal pour ne rien faire, se poser et écouter le faible clapotis de l’eau qui venait échouer sur les rochers. C’était bien le seul bruit que l’on pouvait entendre ici. « The perfect place to be ! »

Grinda

Nous sommes arrivées en milieu d'après-midi sur Grinda, la dernière île de notre périple, pour y découvrir une ambiance et un décor totalement différents. Cette île où la chaleur commençait à se faire sentir, avait plus un côté "maritime" que "dans les terres". Nous y avons planté notre tente sur un grand terrain faisant office de camping avant de se lancer à l’aventure, escaladant les rochers et se promenant dans les sapins à la recherche d’une petite crique sur laquelle nous pourrions nous prélasser. Malheureusement nous ne tombions que sur des bouts de plage peu accueillants. La soirée arriva en même temps que la faim, et nous étions bien embêtées avec notre réchaud hors d’usage. Nous avons donc fait le tour des tentes alentours à la recherche de campeurs pour emprunter un réchaud. C’est lors de cette « quête » que nous avons rencontré un couple d'allemands vraiment gentils (ils devaient avoir entre 50 et 60 ans) qui nous ont même proposés de nous faire à manger avec leur réchaud. Finalement nous nous sommes débrouillées en allant faire un tour à la supérette de l’île où nous avons acheté de quoi nous faire des sandwichs. Parmi les campeurs aux alentours, nous avons pu repérer le sosie d’Achton kutcher et son pote et nous avons discutter avec deux suédois assez marrants qui faisaient sécher leur maillot de bain près de notre tente et qui nous ont proposés de manger avec eux. Mais les amoureuses de la nature que nous sommes avons opté pour un repas en rapide avant d’aller se poser en haut des rochers au bord de l’eau pour admirer le coucher de soleil. Contempler ce que la nature a de plus beau à donner, ça, ça n'a pas de prix.

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