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D É T O U R   E N   N O R V È G E

- Jours 12 à 13 -

Ce matin-là, animées d’une motivation débordante, nous avons bien vite levé le camp pour se hâter de rejoindre la frontière. Lorsque nous l’avions atteinte après seulement 10 min de route, nous avons dû piler sec et donner un bon coup de volant vers la gauche pour éviter un jeune renne qui a manqué de se jeter sous nos roues, lequel n’eu même pas l’air effrayé puisqu’il restait immobile pendant la manœuvre. Fort heureusement aucune voiture n’arrivait en face ! Saines et sauves, tout autant que la voiture, nous avons continué notre route pendant une quarantaine de minutes avant d’arriver sur le port de Skibotn par des routes sinueuses et d’apercevoir les immenses fjords recouverts de neige! Ici, sur le port, nous avons admiré le levé du jour, qui révélait peu à peu les fjords lointains dissimulés jusque là par l’obscurité et le brouillard. Nous étions comblées de pouvoir contempler cette nature, qui était ici au sommet de sa violence et de sa splendeur. Une quantité d’émotions nous habitaient à ce moment même, nous voulions découvrir ce que la Norvège avait d’autre à nous montrer et ne jamais rentrer! Du moins pas avant d’être pleinement satisfaites.

En continuant notre route en direction de Tromsø, nous avons fait plusieurs arrêts afin de pouvoir admirer le paysage comme il se devait. Ce midi là nous avons eu l’opportunité de manger devant un magnifique panorama, où la vue bien dégagée nous laissait apercevoir les majestueuses montagnes qui surplombaient le fleuve dans lequel se reflétait le bleu du ciel. Un bonheur à l’état pur.

En repartant, le soleil se couchait déjà et nous ne voulions pas trop nous éloigner pour ne pas rajouter des kilomètres au trajet déjà bien long que nous devrions parcourir le lendemain pour revenir sur Rovaniemi. Nous avons donc fait demi-tour sans se presser, en s’arrêtant toujours de temps à autre pour admirer le paysage.

A l’horizon, un interstice suffisamment grand entre les nuages nous laissait apercevoir le coucher de soleil magnifique qui s’étendait entre les montagnes d’un fjord gigantesque. Ce furent les premiers rayons de soleil que nous apercevions depuis les îles d’Åland, il y a maintenant plus d’une semaine ! Autant dire que la joie et l’excitation étaient à leur maximum ! D’autant plus que si le ciel se dégageait, ça s’annonçait bien pour les aurores boréales !

De retour sur Skibotn, il faisait presque nuit noire et nous devions trouver un endroit pour passer la nuit. Les deux campings que nous avions repéré étaient fermés (il faut savoir qu’en hiver en Scandinavie, les ¾ des campings sont fermés, il en devient très difficile de débarquer dans une ville et de trouver un logement pas trop cher pour la nuit, c’est pourquoi nous avions réservé tous nos chalets à l’avance) et nous avons fini par atterrir à la réception d’une sorte d’auberge de jeunesse qui malheureusement n’ouvrait pas ses chambres avant 3 jours mais où nous avons été très bien renseignées par la réceptionniste qui nous a indiqué un autre camping ou nous avons pu louer un chalet pour la nuit. Evidemment, la nuit nous a coûté plus cher que prévu, mais comme nous allions passer les deux prochaines nuits à dormir dans un train et dans un aéroport et que de toute manière nous serions mortes congelées si nous avions dormi dans la voiture, nous avons accepté cette fatalité. Une fois installées nous ne tenions pas en place, le ciel était à peu près dégagé et nous avions l’impression d’apercevoir des ombres vertes dans le ciel. Mirage ou réalité ? Nous n’avons pas attendu plus longtemps et nous nous sommes équipées de nos vêtements les plus chauds pour s’éloigner de la pollution lumineuse et en avoir le cœur net. Equipées de notre matériel photo (go pro + reflex + trépied – ce dernier étant indispensable pour les poses longues qui permettent de capturer les aurores) nous avons débarqué vers 18h sur le port de Skibotn où nous étions le matin même et où la vue était bien dégagée. Pourtant aucune aurore boréale en vue, mais nous avions tout notre temps, nous avons décidé de patienter en prenant quelques photos du magnifique ciel étoilé qui surplombait le fjord de Skibotn.

 

Une fois le pied monté et l’appareil réglé, nous prenons une première photo qui, quelques secondes plus tard apparait sur l’écran accompagnée d’un élan de folie et de joie de notre part, nous étions subjuguées d’apercevoir sur la photo un fin ruban vert au-dessus des montagnes. Nous ne pouvions pas le voir distinctement à l’œil nu puisque ce dernier ne peut pas capter autant de lumière qu’un reflex peut le faire en pose longue. Cela dit nous avons commencé à scruter le ciel avec attention et dans les minutes qui ont suivies nous avons pu distinguer une danse de faibles lumières vertes au-dessus de nos têtes. 

C’était incroyable, mais pas tout à fait comme nous nous l’imaginions. Nous ne savions pas si ça venait de l’intensité de l’aurore ou si c’était ainsi, mais le ciel ne s’éclaire pas d’un coup de vert comme on peut le voir sur des vidéos, la lumière verte reste assez faible et bouge tellement vite qu’il faut fixer le ciel avec concentration. Nous n’avons d’ailleurs pas réussi à capturer une aurore avec la go pro, la plupart des vidéos d’aurores sont des « timelaps » réalisées à partir de plusieurs photos prises à intervalles réguliers, on bien filmées avec des caméras pro. Fascinées par ce phénomène, nous avons pris une bonne quantité de photo sans savoir nous arrêter, il y avait toujours quelque chose à photographier, jusqu'à ce que les lumières s’estompent et les nuages viennent nous cacher la vue. Nous avons donc décider de rentrer au chalet pour y prendre une douche et y manger un morceau avant d’enfiler de nouveau nos 8 couches de vêtements et de repartir.

Nous nous sommes posées sur une plage de galets au bout d’un fjord que nous avions repéré le matin même, où la vue était à couper le souffle et surtout bien dégagée. Cet endroit était un spot idéal qui attirait beaucoup d’autres « chasseurs d’aurores boréales » qui, comme nous, sortaient avec leur trépied pour capturer quelques magnifiques images. Nous sommes restées là quelques heures et plus la nuit avançait plus il était facile de distinguer les aurores. Nous avons bougé vers un dernier spot aux alentours de 23h pour essayer de s’éloigner le plus possible de la pollution lumineuse où nous avons très distinctement aperçu une aurore qui s’est présentée avec une intensité beaucoup plus forte. C’était magique ! Nous assistions à ce spectacle fabuleux avec l’émerveillement de deux gosses qui ouvrent leurs cadeaux le soir de Noël… Il nous a été très difficile de quitter cet endroit pour rentrer, nous en voulions toujours plus, mais l’activité commençait à diminuer et nous n’apercevions plus grand chose même à travers l’appareil photo. Et puis nous étions tellement heureuses d’avoir eu la chance d’en voir au moins une, que nous sommes rentrées plus que satisfaites. Nous nous sommes juré de revenir assister à ce spectacle une nouvelle fois lorsque nous en aurions l’occasion. Finalement ce détour imprévu fut la meilleure décision que nous avons prise de tout le voyage.

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